jeudi 16 mai 2013

Lettre de nouvelles de Francine Buchmann


Chers amis

L’année dernière, j’ai pris la décision de rentrer en Suisse pour une durée de six mois afin de reprendre du travail dans l’enseignement.
En novembre 2012, j’ai donc commencé un remplacement dans un établissement scolaire de la Riviera en Suisse. J’y ai travaillé jusqu’à fin avril 2013.

Revenir travailler dans le milieu scolaire suisse après 21 ans d’absence a été un véritable défi. J’ai eu la chance immense de travailler avec des enseignants qui connaissent le sens du mot « solidarité ». Grâce à leur soutien, j’ai pu accompagner avec succès mes élèves durant ces six mois. Si les deux premiers mois ont été une lutte de tous les jours pour tenir le coup et donner le meilleur dans mon travail, j’ai pu ensuite vraiment apprécier les derniers mois partagés avec mes élèves et mes collaborateurs.

Le deuxième défi que j’ai eu à relever, et pour avoir passé 21 ans sous les douceurs tropicales, ce défi n’était pas des moindres non plus, c’était d’affronter l’hiver au quotidien. Et j’ai eu la « chance » de tomber sur un des hivers les plus froids et longs, selon les dire, jamais vu depuis longtemps !! Ceci rend mon retour en Haïti avec 32° vraiment agréable !!

Le bilan de ces six mois en Suisse est positif pour moi à plusieurs niveaux. D’abord avec ma famille, j’ai pu vivre avec mes soeurs, mes neveux, nièces et cousine des moments riches et précieux. Et puis il y a eu aussi tous les amis rencontrés au fil des jours, des amitiés nouvelles ou les retrouvailles avec des amis que j’avais perdus de vue. Mais il y a aussi malheureusement, tous ceux que je n’ai pas eu le temps de voir ou de contacter. Quand on est pris dans la vie active avec un travail à 100%, on n’arrive pas à faire tout ce qu’on aimerait. Et la dernière semaine avant le départ arrive brusquement et c’est trop tard pour rattraper ce qui n’a pas été fait.

Un autre aspect de ces six mois, a été de pouvoir aboutir à des solutions positives pour ma future retraite, de pouvoir rembourser ma dette envers l’organisme qui m’a soutenue économiquement bien au-delà du soutien que je recevais mensuellement, durant plusieurs années. J’ai aussi pu trouver du soutien pour l’EPI via l’association « les amis de l’EPI en Haïti –Suisse » avec de nouveaux parrainages et par des dons ponctuels.
Et le dernier point positif de ce bilan a été de trouver une formation pour Johanne, ma fille qui va commencer une école en septembre en Suisse.

A mon arrivée en Haïti, j’ai pris possession de ma nouvelle maison, en effet, c’est pendant mon absence, en février dernier que le déménagement a eu lieu. Je connaissais les lieux avant de partir mais c’est maintenant que je jouis pleinement du calme et de la fraîcheur de la maison entourée d’une belle végétation, loin de la route nationale et de la poussière.

Aujourd’hui, c’est de mon bureau à l’EPI aux Gonaïves que je vous écris ces quelques mots. Il est 13h30, les derniers petits de la maternelle attendent que leurs parents viennent les chercher. On entend, le bruit des enfants des classes du primaire à l’étage. Il n’y a pas l’insonorisation qu’on connaît dans les classes en Suisse mais je réalise combien ces bruits, ces voix d’enfants de tous âges, les voitures qui passent en klaxonnant dans la rue, le ronronnement du ventilateur, la radio du voisin qui marche à plein volume, m’ont tellement manqués !
Le premier jour à l’école, j’ai reçu un accueil tellement chaleureux, de toute l’équipe des enseignants mais aussi de tous les élèves du plus petit, 3 ans au plus grand, 18 ans !

Et ce qui me réjouit encore plus, c’est de voir le travail accompli par toute l’équipe durant mon absence. Robbins, aux commandes, entouré de Charlemond Ariol, Evens, Emeraude, , soutenu par la bonne volonté de chaque enseignant et autres membres du personnel, malgré le défi économique permanent, a pu faire fonctionner l’école avec efficacité.

Et pour terminer, la dernière bonne nouvelle est de savoir que nous allons pouvoir ouvrir nos portes à la rentrée de septembre dans de nouveaux locaux, plus grands, entourés d’un terrain spacieux. Le contrat est signé, le loyer est payé pour une année grâce à la grande générosité de l’équipe de l’association des « amis de l’EPI en Haïti – France ». Ce local situé plus près du centre-ville, nous permettra de mettre en place des cours du soir pour adultes, apportant une ressource économique qui aidera l’école.

Il y a donc du pain sur la planche, mener à bien la fin de l’année scolaire 2012-2013 en particulier pour les cinq niveaux qui ont des examens. Il y aura le déménagement de l’école la dernière semaine de juin, puisque notre contrat dans nos locaux actuels se termine le 30 juin, et pour finir préparer la réouverture de l’école pour septembre.

En conclusion, je voudrais dire un grand merci à tous ceux qui ont facilité mon retour en Suisse. Merci à tous pour votre accueil, votre soutien à mon égard ou pour l’école EPI. . Merci à tous ceux qui sans m’avoir rencontrée durant ces six mois, m’ont soutenue de différentes manières.

Et pour les plus proches, des noms viennent à mon esprit, Doris, Nicole, Elisabeth, Myriam, Henry, Roland, Véronique, Nina, Roger, Valérie, Anne-Marie, Yves, Sabine, Olivier, Evelyne, Anne, Philippe, Michel, Lucien, Jean-Jacques, Marie-Lissa, ……….. et tant d’autres, la liste est trop longue, je pense à vous et vous remercie pour tout.

Soyez bénis ! Et j’espère, à bientôt aux Gonaïves !

Francine

Aucun commentaire: