samedi 14 décembre 2013



 
 
Bonjour,
Mon nom est Noémie Gachoud, je suis une étudiante en psychologie de 23 ans. Titulaire d’une licence, je suis actuellement en train de me spécialiser dans la psychologie de l’enfance et de l’adolescence dans le cadre d’une maîtrise à l’Université de Lausanne. Etant Suissesse de mère haïtienne, je nourris depuis longtemps le désir de connaître une partie de mon origine jusque-là investie uniquement à travers la nourriture, les récits et l’éducation reçue de ma mère, les visites peu nombreuses de ma famille d’Haïti en Suisse, les rencontres et les évènements organisés par la communauté haïtienne de Suisse. Il y a une année, mon souhait se fit entendre lorsque l’une de mes enseignantes à l’université proposa de suivre un travail de mémoire dont le sujet serait de se rendre en Haïti. Un projet idéal était en train de se dessiner pour moi: concilier à la fois mon domaine d’étude et mon désir de me rapprocher de mes origines haïtiennes. Qui plus est, ma professeure me donne carte blanche pour mon travail de mémoire, je peux choisir moi-même le sujet et la structure dans laquelle je vais travailler.
 
 
Par le biais d’un ami en commun, je fais la connaissance de Mme Francine Buchmann au mois d’avril 2013. Lors de notre rencontre elle me présente l’institution Epi et m’explique en quelques mots en quoi mon aide pourrait être utile à son école. Son récit retient toute mon attention et j’accepte le projet.
 
Je décide de partir en Haïti pour une durée de deux mois et demi, consacrant 2 semaines à ma famille sur place et 2 mois à mon travail au sein de l’école. J’arrive dans la ville des Gonaïves un dimanche matin. Tout de suite, cette ville m’apparaît plus agréable et paisible que le stress et l’insécurité que je viens de ressentir à Port-au-Prince. Je m’attriste seulement de ne pas voir autant d’arbres et de verdure que j’avais tant appréciés dans le sud du pays une semaine auparavant. Il est vrai, on me l’avait dit, Gonaïves est réputé pour ses collines « tet kalé », signifiant « chauve » en créole, signifiant sans arbres.
 
Le lendemain matin, départ pour l’école, où je me fais particulièrement bien accueillir ! Beaucoup de sourires, de joie de vivre et de chaleur ! Je bénéficie d’une visite de toute l’enceinte de l’école ainsi qu’une présentation personnalisée dans chaque classe. Le bâtiment est bien entretenu, spacieux, tout comme la cour, qui permet d’accueillir toutes les parties de foot et autres activités d’extérieur. Les classes sont de petits effectifs qui me reçoivent en se mettant debout et en m’adressant un fort et bien audible « BONJOUR MADAME ! ». Le corps enseignant m’accueille avec un tout aussi grand enthousiasme. Tout cela me fait chaud au cœur et accroît ma motivation à travailler au sein de cette école.
 
Mon projet au sein de l’institution EPI est le suivant : mettre en place un système de médiation scolaire et donner une formation aux enseignants sur le développement psychologique de l’enfant et de l’adolescent. Ces deux fonctions se déroulent à merveille. J’ai affaire à des élèves très respectueux et à des enseignants motivés et ce, malgré toutes les autres responsabilités qui les encombrent. Les dynamiques de groupes crées sont très riches et intéressantes. Au fil des semaines, un fort engouement se fait sentir et un climat de confiance se développe.
 
En plus de ces deux rôles, je donne des cours de danse dans l’école. Mme Buchmann m’a informé que peu d’activités extra-scolaires étaient proposées aux enfants, c’est pourquoi j’ai été ravie de proposer mes services d’ancienne danseuse. Actuellement, j’enseigne une chorégraphie pour chaque groupe d’âges, en vu de les présenter au spectacle de Noël. Je participe également à la préparation de ce dernier, dont je suis la responsable du déroulement. Ci-contre, une image dans le feu de l’action : éveil à la danse pour les moyennes sections de maternelle. Vous constaterez qu’en Haïti, on est loin de s’ennuyer!
 
Alors, avis aux amateurs, vous ne regretterez pas cette expérience, haute en couleurs !


 
Noémie Gachoud