dimanche 19 février 2012

Confirmé par la presse "Le Nouvelliste"


L'éducation en Haïti, un sujet de préoccupations


Manifestations d'élèves, protestations de syndicats d'enseignants à travers tout le pays, le système éducatif haïtien est sur la route d'une nouvelle crise: d'un côté, des milliers d'enseignants réclament des mois, voire des années, d'arriérés de salaire, et, de l'autre, des directeurs réclamant le paiement des contributions scolaires pour des écoles participant au Programme de scolarisation universelle gratuit et obligatoire (PSUGO).





Haïti: Dans la ville du Cap-Haitien (Nord), le lycée Dutty Boukman connaît un mouvement de grève depuis le début de 2012. Motifs: des professeurs réclament des arriérés de salaire remontant à près de cinq années de service dans ce lycée. Cette situation, récurrente, est critiquée par certains élèves qui croient que l'éducation devait être la priorité de l'actuel gouvernement, vu que le chef de l'Etat avait mené campagne en ce sens. « Bon nombre de ces professeurs sont en situation irrégulière, car ils ne sont pas encore nommés », a souligné ce syndicaliste requérant l'anonymat. Il admet toutefois que l'irrégularité dont sont victimes les professeurs ne peut empêcher à l'Etat haïtien d'honorer ses dettes envers ces derniers.
Des centaines d'élèves du lycée national François Capois de Limonade (une commune située à environ 15 kilomètre de la ville du Cap Haïtien) ont gagné les rues la semaine dernière, pour exiger des autorités la réouverture de leur école, a rapporté un collaborateur du journal dans la région. Le lycée François Capois, en construction depuis près de 2 ans, n'a jusqu'ici ouvert ses portes aux milliers d'élèves de l'établissement pour la rentrée scolaire d'octobre 2011.
En début de semaine, des élèves, des professeurs et des directeurs d'écoles du Cap-Haïtien ont gagné les rues avec des pancartes en main pour dénoncer le programme d'éducation gratuite prôné par le président Martelly. Les manifestants, qui scandaient des propos hostiles au chef de l'Etat, réclamaient le paiement des frais de scolarité pour l'année scolaire 2011-2012.
« Le programme de scolarisation gratuite lancé à l'initiative de la présidence, en dehors de certaines difficultés de terrain enregistrées dans les départements, suit son cours normal », a laissé entendre Emmanuel Jean-François, coordonnateur de la cellule de communication du PSUGO. A part l'Artibonite et l'Ouest, tous les autres départements ont déjà accusé réception de leurs chèques en référence à l'annonce du 24 janvier 2012 du Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle, précise le coordonnateur de la cellule de communication.
« Ces écoles ne figurent pas sur la liste des établissements recensés par la direction nord de l'Education», a déclaré Antim Pierre qui confie que les directeurs-manifestants ont été enregistrés par le délégué départemental du Nord, Yvon Altéon. Même son de cloche de l'organe officiel qui confirme ne pas avoir sur sa liste les noms de ces écoles. Emmanuel Jean-François affirme que seulement 93 écoles non publiques du département du Nord sont enregistrées au programme de scolarisation gratuite.

L'Union des parents et élèves progressistes haïtiens (UPEPH), par la voix de son responsable départemental, Saint-Louis Emanier Joseph, dénonce le mauvais fonctionnement des lycées et écoles nationales du pays. Dans certains établissements scolaires, les mésententes entre la direction et certains professeurs handicapent la bonne marche des cours. Il cite, comme exemple, le lycée de Diquini qui, depuis 3 mois environ, ne fonctionne pas. D'autres établissements publics comme le lycée Daniel Fignolé, sont en difficulté à cause de manque d'infrastructure et d'outils pédagogiques.









Hansy Mars
hansymars@gmail.com