LE MOT DU PRESIDENT.
1- Constat objectif (état des lieux)

Plusieurs évènements dramatiques en Haïti viennent encore freiner, embrouiller, compliquer les efforts de tous pour avancer dans la « reconstruction »indispensable au devenir du pays. Et pourtant que de possibilités, que de bonnes volontés se manifestent dans tous les domaines, autant de la part de Haïtiens dans le pays, que de Haïtiens de la diaspora, que d’hommes et de femmes de tous pays !

Après le terrible séisme du 12 Janvier 2010, l’élan international de solidarité dans l’urgence, la post urgence, « l’envahissement » du pays par de supers ONG en tous genre, l’afflux d’hommes et de femmes de bonne volonté apportant aide dans de nombreux domaines humanitaires, force est de constater que des centaines de milliers de réfugiés vivent dans des camps précaires, des dizaines de milliers sont menacés d’être expulsés sans aucune assurance de relogement ou de proposition de lieux de vie, victimes de rumeurs les plus folles …

Par-dessus tout cela le CHOLERA se déclenche (ce n’est pas une surprise pour les personnels de santé sur le terrain) mais nous comprenons tous quel effet terrible sur une population fragilisée, traumatisée par le séisme et affaiblie par le manque de nourriture, de logement et de perspective

L’Etat est en panne , en panne d’homme, en panne d’idées , en panne de moyen, peu d’Haïtiens ont confiance dans la classe dirigeante jusqu'à aujourd’hui et la plupart se rendent compte que la corruption gangrène toute la société.. ce qui est paradoxal c’est que « la combine »sans compter « les pots de vin » les bonnes relations sont devenus les seuls moyens de survie et de fonctionnement de la société à tous les niveaux… comment faire autrement ? au point que beaucoup de réseaux de fonctionnement sont honnêtes et « réglos » , presque officiels ?

Des Elections sont maintenues dans cette fin Novembre et cette fin d’année 2010, (classée année Zéro par de nombreux éditorialistes) souhaitons qu’un gouvernement et une chambre des députés sorte de ces élections avec des hommes qui développeront des idées claires et auront le soutient unanime de la communauté internationale.

De nombreuses protestations s’élèvent contre les énormes budgets des supers ONG et leur pouvoir supplantant parfois ceux des organismes d’états manquant de moyens ? est -ce vrai ? Qui peut contrôler ? Tout le flux d’argent ne permet –il pas le fonctionnement (même sous perfusion) de la société ? jusqu'à la guérison et la « résurrection »d’un Haïti conscient de son identité, d’un Haïtien prenant sa destinée en main avec l’aide consentie et nécessaire des nations Amies , s’engageant mutuellement à respecter les contrats de coopération…..

UN CHANGEMENT DE PARADIGME EST NECESSAIRE POUR ENTREPRENDRE OU CONTINUER UN PARTENARIAT CONSTRUCTIF EN HAÏTI . Un changement d’approche et d’analyse des besoins en partenariat avec les acteurs Haïtiens. Il est devenu urgent et vital de passer de l’assistanat au partenariat concerté. De construire des projets ensembles.

C’est ce qui est ressorti des troisièmes rencontres Nationales des Associations Franco-Haïtiennes du 12 et 13 Novembre, qui se sont tenues à Brens au centre Inéopole-formation, prés de Gaillac dans le Tarn, supervisé par le Conseil général Midi-Pyrénées. Pendant les travaux de cette conférence j’ai rencontré des personnalités de tous milieux , tous niveaux de compétences, des personnes Haïtiennes venant de Haïti, des Haïtiens de la Diaspora et des Français de plusieurs régions. Tous unis avec une même volonté, autour de la même évidence , seul le partenariat concerté peut porter du fruit à long terme dans tous les domaines : Education ,Universitaire , santé droit de l’homme, structures des administrations, justice , gestion des déchets, agriculture , tourisme, etc …j’ai participé réellement aux travaux d’atelier autour de projet en cours et tiré les leçons qui permettront à l’association « Les Amis de l’EPI en Haïti » d’être plus efficace, de tisser des relations claires et sur de bonnes bases avec les acteurs Haïtiens partenaires, oeuvrant dans : « institution mixte EPI à Gonaïves »avec Francine Buchmann.

NOUS CONTINUONS EN AMELIORANT ET ELARGISSANT LES SOUTIENS.

l’éducation des enfants, l’aide aux familles et la participation à construire un établissement scolaire fonctionnel, sont parmi les projets les plus urgents pour la reconstruction d’Haïti à long terme.

MERCI à tous : les Parrains et Marraines, à tous les donateurs généreux qui soutiennent ce projet en marche, appel à tous ceux qui veulent nous rejoindre dans cette action ciblée, prenez contact avec nous pour plus de précision .

NOUS NE LACHERONS PAS NOS AMIS HAÏTIENS, NOUS VOULONS ÊTRE AVEC DES BATISSEURS D’ESPERANCE . Lucien Sénégas 22/11/2010

EFFECTIF DE « institution mixte EPI » année scolaire 2010 2011

Transmis par Françine :
« Nous avons 284 élèves cette année, 77 en primaire, 33 en secondaire et 174 en maternelle. Nous avons deux classes de PS et deux classes de MS et une classe de GS en maternelle ce qui nous donne 5 titulaires et 5 jardinières, en primaires nous avons 5 enseignantes, en secondaire nous avons 11 professeurs sans me compter. »

SITUATION à L’EPI dans le cadre de l’épidémie de CHOLERA

Transmis par Francine le 15 Novembre 2010 :

« Notre préoccupation est très forte en ce moment avec l'épidémie du choléra. Nous avons repris l'école aujourd'hui après deux semaines de fermetures dont une pour les vacances de la Toussaint. Nous sommes au coeur du foyer d'infection et nous vivons avec la peur au ventre. Dado (directeur de l’hôpital) nous a dit qu'ils ont une dizaine de morts chaque jour à l'hôpital. Après le cyclone Thomas la situation s'était terriblement aggravée à cause de l'eau qu'il y avait partout. Cependant le cyclone n'a pas fait de gros dégâts, quelques quartiers ont été inondés et rarement plus que la cour ou le bas du premier étage, ceci grâce à tous les travaux de drainages entrepris dans les canaux et les rivières environnantes. Mais cette eau et le fait que pendant 2 jours les gens ne pouvaient pas sortir de chez eux, le fait que la population ait été évacuée dans des centres d'accueil a fait monter l'épidémie en flèche ajouter à cela l'eau stagnante un peu partout.

Dans les jours qui ont suivis le cyclone, la mairie ramassait chaque jour une trentaine de morts abandonnés dans les rues. Actuellement il y a un léger ralentissement mais l'épidémie a maintenant atteint le pays entier. Cependant l'Artibonite et Gonaïves restent le point culminant de l'épidémie.

Nous prenons énormément de précautions à la maison et à l'école. A l'entrée de l'école, il y a une cuvette avec un tapis imbibé de chlore et chaque personne désinfecte ses semelles avant d'entrer. Il y a aussi un produit désinfectant pour les mains. Les toilettes sont nettoyées à la javelle pratiquement après chaque passage d'enfant. Nous utilisons des tablettes « aquapure » pour chaque gallon bleu (bidon de 20 ld'eau potable)

A la maison tous les fruits et légumes sont trempés dans de l'eau javellisée avant de les utiliser, on met de la javel aussi dans les réservoirs d'eau sur le toit. Bref on fait le maximum.

J'ai en réserve des sachets de sérum oral pour si nous avons un cas de diarrhée.

Cela n'empêche pas que le risque est permanent. Nous ne pouvons pas contrôler le milieu environnemental de chaque élève. Vendredi j'ai fait une réunion avec tous les employés de l'école et le marchandes pour faire de la prévention et chaque enseignant est appelé à faire de la formation avec ses élèves et son milieu environnant.

Des mesures drastiques mais indispensables.
Très peu d'élèves se sont présentés aujourd'hui. Est-ce la peur ou parce qu'ils n'ont pas compris que les écoles recommençaient aujourd'hui, difficile à dire. Nous avons décidé de reprendre en 2 temps, les primaires et secondaires aujourd'hui et les maternelles nombreux et petits donc plus difficile à gérer, reprendront mercredi. Je dois dire que personnellement, je suis assez stressée par tout ça. Mais il faut faire face et être vigilent. Robbins est au coeur de la campagne électorale, il doit aussi prendre beaucoup de précautions étant en contact avec beaucoup de gens. Cependant il reste en contact permanent avec tout ce qui se passe à l'école. Charlemond est très actif et me seconde beaucoup à l'école. Voilà les nouvelles que j'aurais dû effectivement te communiquer depuis la semaine dernière.
Bisous Francine


Le comité des « AMIS de L’EPI en Haïti » ici depuis la France n’a pas de commentaire à ajouter
sinon que nous saluons le courage de tous nos amis partenaires sur place qui relèvent défis après
défis pour continuer à permettre aux enfants d’aller à l’école, notre action demeure tellement d’actualité.
merci à tous ceux qui accompagnent cette action….
Amicalement Sénégas Lucien, président